Musique et tergiversation sur tout et rien, surtout rien.

lundi 27 février 2012

Tarantula Hawk - Untitled II


La « tarantula hawk » est une guêpe qui vit dans les déserts d’Amérique du Nord. Elle est appelée ainsi à cause de son attirance gustative pour les tarentules.

Mais Tarantula Hawk, c’est aussi une étrange entité de la scène stoner. Signé chez Neurot Recordings pour cet album, on ne sait pas vraiment si la bête est en activité ou pas… car cet album date déjà de pas mal d’années… dix ans déjà ! Un troisième album était prévu fut un temps, mais il semble que cet info soit plus être tombée aux oubliettes qu’autre chose…

Un premier album avait vu le jour en 2000, très axé sur les claviers. Je vous le dit franchement, l’intérêt de ce premier album est bien moindre que ce second, encore que. Ce n’est là qu’un avis personnel, mais ce second album va beaucoup plus loin. Un artwork léger, à l’image de la musique, très aériens. Cinq piste pour pas moins de quarante-cinq minutes. Aucun concept particulièrement développé : pas de titre d’album, pas de titre de piste. De la musique, purement. Je rajouterais même : simplement. Il est bon de voir des groupes s’adonner à la musique pour ce qu’elle est, une fuite de la réalité, un moyen de planer, un délire psychotique, sans chercher à la salir en y intégrant la connerie humaine par le biais de concepts flous et réducteurs.

Mais comment décrire la musique de Tarantula Hawk ? Comment ?!? Voilà là question qui me travaille à l’instant même où la deuxième chanson inflige à mon esprit un terrible voyage complètement délirant. Ceux qui ont l’album voient certainement de quoi je veux parler. Le morceau le plus fou, le plus hallucinant, le plus jusqu’au-boutiste dans un trip psychotique qu’il m’ait été donné d’entendre. Un pétage de plomb imposé, une spiral de folie. Soudain vous n’avez plus conscience de rien, vous ne vous sentez même pas partir, il n’y a que cette musique infernale qui vous triture la cervelle sans relâche…

Et tout cela à commencer dès le premier titre : un clavier qui semble jouer une note en continue diffuse une atmosphère post-apocalyptique. Puis les instruments explosent, ils n’y tiennent plus, une première agression qui laisse l’auditeur apeuré, presque paralysé. Puis tout s’arrête. L’angoisse… Puis cette basse vient s’insinuer subtilement en vous, ouvrant le passage à tous les autres instruments. C’est à ce moment là que vous vous rendez compte que vous n’avez plus le contrôle sur vous-même, tous les repères sont bouleversés. Sommes nous dans un cirque abandonné dont les musiciens sont tous devenus complètement fous ? Sommes nous dans un désert où un orchestre s’adonne à un rituel complètement en dehors du temps et de l’espace, à la fois planant, éthérée et psychédélique ? A vrai dire, je ne sais pas. Une chose est sûr : on est loin, très loin, détaché de toutes les futilités de ce monde.

Vous l’aurez sans doute compris, difficile de rester de marbre devant pareille musique. Qui plus est, l’absence de vocaux permet de se laisser complètement immerger dans le monde de Tarantula Hawk, et de vivre pleinement l’intensité de la musique. Difficile de décrire le reste. Et puis à quoi bon ? Tarantula Hawk est comme une drogue : même si on vous décrit les effets, le meilleur moyen pour comprendre est de tester.

Un chef d’œuvre comme il s’en fait trop peu.

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