Musique et tergiversation sur tout et rien, surtout rien.

jeudi 23 février 2012

Amesoeurs - Ruines Humaines MCD

Neige, l’homme derrière Amesoeurs ne vous est certainement pas inconnu. Il officie dans Peste Noire, Mortifera, a rejoint Forgotten Woods il y a peu et possède son propre projet, Alcest. Ici Neige est accompagné d’une certaine Audrey, qui a participé aux lyrics et au chant. Le reste est effectué par Neige uniquement. Mais le duo s’est depuis accompagné d’un guitariste et d’un batteur, Audrey prenant le rôle de bassiste.

Ruines Humaines est donc la première sortie du groupe. Je n’ai pas envie de parler de démo, parce qu’on est bien au-delà d’un groupe qui se cherche. Disons un premier essai, qui je l’espère ne restera pas isolé. L’artwork est très réussi, en totale adéquation avec les idéologies du groupe, reflétant le dégoût de nos sociétés humaines et la froideur de nos cités urbaines.

La musique, quant à elle, s’éloigne de tout cliché concernant le black. Difficile de classer cette musique. Un subtil mélange de black et de cold rock, le tout soupoudré d’un esprit punk, non-conformiste et associable, mais sans le côté sale et anarchiste. Le mcd bénéficie qui plus est d’une excellente production : chaque instrument est parfaitement perceptible, donnant par ailleurs à la musique un certain côté froid, aseptisé, pareil à ces moments où votre main vient effleurer la morsure du froid stérile d’une rampe d’escalier en acier. La qualité sonore rend entièrement la froideur de l’urbanisme, son côté austère. J’ai parlé de mélange rock/black, il en est question pour les deux premiers morceaux uniquement. Alors autant le dire de suite, ne vous attendez pas à du black old school. Non, on retrouve des riffs black avec une importante distorsion, c’est tout. Le dernier morceaux est quant à lui exclusivement rock. Sans aucun doute le meilleur morceau du mcd, hautement addictif et d’une profonde intensité. On se rend alors compte qu’au final ce qui donne tant d’intérêt à l’album est presque uniquement ce côté rock.

Pas de supercherie ici, pas de misérable extrémisme à deux balles. Des sentiments profonds, exprimés avec sincérité. Un dégoût du genre humain et de tout ce qu’il peut faire. Un dégoût de nos cités, enfer terrestre où règne la démence, l’abrutition et la décadence. Une froide réalité qui s’ouvre à nos sens : nous sommes des ombres complètement dévastées par ce siècle dénué de sens. Nous vivons dans une fausse qui se creuse un peu plus chaque jour, nous emportant plus profondément vers l’incompréhension. Amesoeurs nous dresse ici un tableau maladif, misanthrope et déprimant, fort peu reluisant certes, mais pourtant simplement réel.

La seule chose qu’on regrette est la courte durée de ce mcd. 16 minutes, on se serait bien fait une injection plus longue. Mise à part cela, Amesoeurs livre un excellent travail que les amateurs seront apprécier à ça juste valeur. A noter qu’un split est prévu entre Amesoeurs et Valfunde, projet de Famine (Peste Noire). Une interview réalisée il y a un petit moment maintenant évoquait le futur d’Amesoeurs allant dans le sens du troisième morceau de ce mcd. Si cela s’avérait exacte, il y a fort à parier qu’on ait droit à de futurs chef-d’œuvres.

Laissez-vous tentez par Amesoeurs, il y a fort à parier que vous soyez surpris.

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