Musique et tergiversation sur tout et rien, surtout rien.

vendredi 24 février 2012

Gallhammer - Ill Innocence

Second album pour le trio des trois japonaises délurées, on prend les mêmes et on recommence ? Ce n’est sans doute pas aussi simple qu’il n’y paraît.

Mais remettons-nous tous ça en tête. Gallhammer sort son premier opus fin 2004 suite à quelques démos. Peaceville, le désormais célèbre label de Darkthrone, signe le groupe, qui se voit attribuer les faveurs du Sieur Nocturno (qui fera d’ailleurs la masterisation de l’album). Une compilation « best of » voit alors le jour, avec diverses versions démos et rehearsal, l’objet étant accompagné d’un DVD de différents live. Quelques mois plus tard, Ill Innocence voit le jour.

On retrouve le même type de formule que précédemment, à savoir une alternance de morceau plutôt court (environ 3 minutes) et d’autres un peu plus long (autour de 6 à 8 minutes), avec au total 10 titres pour 50 minutes de musique. L’artwork est particulièrement réussi je trouve, réalisé par les norvégiens Trine Paulsen et Kim Sølve, dont vous avez forcément croisé le travail puisque ayant travaillés avec les plus grands, tel Mayhem, Ulver ou encore Darkthrone. Le jeu de lumière est assez bien foutu, et l’image représente à merveille la musique du groupe, un désert aride où seul semble subsister un arbre mort, complètement desséché par cette aveuglante lumière. Le livret est tout aussi classieux, conservant la sobriété qu’on trouvait déjà sur Gloomy Lights.

Musicalement, on retrouve ce génial combo guitare-basse-batterie s’adonnant à un black cradingue aux influences punk et rock évidentes. Je n’ai pas noté de changement particulier dans les sonorités employées, la recette reste globalement inchangée, marque de fabrique du groupe. On entend distinctement chaque instrument, la basse est omniprésente, la gratte nous balance une alternance de mélodies rock quasi aériennes et de riffs punk à souhait. La batterie conserve son mid-tempo, elle se fait plutôt discrète mais accompagne tout à fait correctement le groupe et son univers, invitant de manière récurrente au headbang. Enfin les voix, toujours aussi maladives et malsaines, toujours autant retranchées dans leurs dernières limites, continuent d’insuffler leur venin à l’ensemble de la musique.

La nouveauté se fera en approchant de la fin de l’album, les morceaux ralentissant d’avantage encore. Dès le cinquième morceau, une pause s’amorce, avec ce début à la guitare sèche, nostalgique à souhait, avant que tout ne reparte dans un délire bien rock n’roll. Puis sur les quatre derniers titres, l’ambiance devient carrément doomisante, chose qui ne s’exprimait pas vraiment sur la précédente sortie. Le ton de l’album ne s’en trouve que plus assombrit, comme avec l’apparition d’une sorte de cœur en voix claire sur World to be Ashes, renforçant l’aspect d’étrangeté. Une innovation intéressante, bien que pas encore complètement maîtrisée, certain passage restant à mon goût un peu limite, il manque un tout petit truc pour que ça soit vraiment bon, notamment une meilleure homogénéité pour que ces escapades doom s’intègrent parfaitement au reste de la musique.

Si l’on recroise les mêmes atmosphères que celles du premier album, à savoir un mélange de décadence brûlante et de froide résignation portée par un black n’roll déjanté et ravageur, l’album se permet néanmoins des extrapolations, poussant d’avantage cet aspect de dégoût et de rejet, notamment par les éléments doom apportés à la musique. Un second album aussi bon que le premier donc, même si légèrement différent, que les amateurs sauront estimer à sa juste valeur.

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