Musique et tergiversation sur tout et rien, surtout rien.

mardi 28 février 2012

Overmars - Born Again

Overmars. Une entité musicale à la limite du chaos. Déjà quelques années d’existences, aussi étrange que cela puisse paraître d’ailleurs… Comment survivre à un assaut sonore de ce groupe ? Comment les géniteurs de pareil chaos arrive-t-il à vivre avec pareilles tortures tourmentant leurs âmes ? Voilà une question à laquelle il paraît impossible de répondre, Overmars est là, pour notre plus grand malheur, et c’est tant mieux.

Une nouvelle naissance de 39 minutes donc, un seul morceau, autant dire qu’on va morfler. On est là pour ça, on s’est déjà envoyé le premier jet dans la gueule aussi souvent que cela fut nécessaire pour nous rappeler combien misérable était cette existence, combien pathétique était notre être. Ça démarre sans intro, pas besoin de prendre des gants, un coup direct dans la gueule histoire de bien montrer à quoi on a affaire. Un son de basse bien glauque, appuyé par un gros son de gratte bien puissant, le tout accompagné par une batterie martelant lentement ses fûts, histoire de faire durer cette lente agonie. Et puis ces voix, masculines et féminines, mais toujours torturées, en proie aux plus terribles malaises. Les quelques pseudos-mélodies ne nous font pas croire en un quelconque espoir, non, il n’y a rien d’autre que de la noirceur chez Overmars, tout est douleur et souffrance.

Ça gueule, ça écorche, ça rape la cervelle, ça défonce à coup de latte dans la tronche. Ouais, ça fait pas semblant, ça tape dans un mélange de gros hardcore qui tâche et de doom qui arrache, autant dire du sludge, mais avec un feeling putain de malsain, c’est un viol auditif, que dis-je ? C’est un viol mental, au moins. On est là pour en baver, on bouffe de la merde, il n’y a pas de fin, c’est de la torture sans aucun sens, comme cette putain de vie.
De quel côté se trouve Overmars ? Du côté de celui qui tue où celui qui se fait tuer ? Celui qui pousse dans le vide ou celui qui tombe ? Les deux. Nous sommes tous en train de tomber dans un putain de gouffre sans fond, une angoisse sans limite qui explose à travers ce « Born Again », misérable espoir de renaissance à travers la chute. Overmars vous entraîne dans sa fin, sans savoir vraiment où tout cela s’arrêtera.

« … I can’t go lower. There is no under », voilà exactement ce que l’on ressent à travers cet opus. Si le précédent album était parsemé d’accalmie sonore laissant transparaître un semblant d’apaisement, ici tout est noir, tout espoir à disparu, il n’y a plus rien si ce n’est agonie et expérience terrifiante. Et pourtant, le titre de l’album laisse présager d’un espoir, même vague : espoir de renaître, de revivre, de ressentir quelque chose qui s’apparenterait à du positif, ou quelque chose comme ça en tout cas. Mais pour cela, il faut descendre, tout en bas, toucher le fond, se confronter à sa propre merdre, détruire tout ce que l’on sait et connaît, se détruire soi-même à la base. C’est à partir de là que peut-être quelque chose peut renaître. On ne peut construire sur de l’instable, ça finit toujours par se casser la gueule. Overmars l’a compris, et a entrepris de se détruire. Et Overmars à des couilles, il ne fait pas semblant, il se déchire la tronche et arrache sa peau, se tranche les veines, fait fondre ses neurones, brûle son coeur et son âme, pour qu’il ne reste rien, plus rien. Alors pourra renaître quelque chose. Une nouvelle naissance, un homme nouveau, de par la douleur, de par la peine, « everything is build upon sorrow » dirait Antaeus, jamais cette phrase m’a parue prendre autant sens qu’à travers ce Born Again.

Vous croyez avoir entendu les musiques les plus torturés et les plus maladives ? Tentez-vous donc ce « Born again ». Combien en reviendront ? Je veux dire, combien en reviendront vraiment ? Indéniablement, quelque chose en vous se casse après avoir subit pareil acharnement. Alors oui, certains d’entres vous continuerons à sourire, du moins il feront semblant, sourire factice qu’on s’impose à soi-même pour se convaincre que tout cela n’est qu’illusion. Overmars est un groupe malsain, le truc qu’on déteste parce qu’on adore au fond de soi, le truc qu’on déteste parce que ça fait écho à des choses en nous qu’on essaye de se cacher sans jamais vraiment y parvenir. Overmars sont des génies, ils détruisent tout sur leurs passages en ne faisant qu’exprimer leur propre chaos. Overmars un petit bijou de noirceur, une drogue destructive dès la première injection, une drogue qu’on ne veut jamais quitter, une drogue qui nous ravage et qui pourtant nous rappelle chaque fois qu’on tente de la fuir. Plus que jamais, « Destroy all dreamers who keep on dreaming »…

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