Musique et tergiversation sur tout et rien, surtout rien.

dimanche 26 février 2012

Lifelover - Erotik

Seulement sept mois après leur premier album, Lifelover est revenu hanter nos esprits fébriles, sans doute poussé par les éloges de l’excellent premier album « Pulver ». Erotik nous propose un artwork plus « soft » comparé au précédent, même si néanmoins assez explicite sur le feeling du groupe : le dégoût de notre ère. Un épais et assez beau livret présente les lyrics, pour la plupart en suédois excepté deux titres.

Il n’y a pas ici de changement fondamental musicalement parlant. On a toujours ce jouissif mélange de black et de rock, avec un côté hyper maladif. Une suite logique au premier album finalement. Le seul gros changement concerne les vocaux : plus de hurlements torturés, seulement une voix claire qui n’est pas moins dérangeante pour autant. Parlé de voix claire peu d’ailleurs semblé étrange, car celles-ci varie assez, et n’exprime pas quelque chose de « beau » comme on peut le trouver souvent avec les passages en voix claire dans le black. Si on devait rapprocher cette voix d’une autre, se serait incontestablement celle de Kvarforth avec le dernier album de Shining : une voix plaintive à souhait, qui suinte la crasse et le dégoût. Seul exception à la règle, le morceaux « I Love (to Hurt) you » où l’on retrouve des vocaux déchirés. On retrouve sinon les arpèges tubesque et la batterie rock, ainsi que quelques riffs plus typés black metal. Il faut bien préciser tout de même que ce n’est pas un « Pulver 2 ». Non, il y a quelque chose de différent qui se dégage de l’album, sans que je sache dire quoi exactement. C’est un peu comme un Xasthur finalement, chaque album est à la fois différent et très proche de ceux précédent.

Curiosité s’il en est bien une sur cet album, le dernier morceau, du haut de ces 11 minutes, assez insolite. Tout commence pourtant normalement, une sorte d’outro pourrait-on dire. Puis vers la cinquième minute, on a le droit à une espèce de remix d’un morceau du précédent album. Il ne s’agit pas vraiment d’un remix, ou alors d’une version un peu noisy, complètement délirante, avec un mixage très étrange, un peu comme si tous vos sens étaient complètement perturbés. Vers les 10 minutes, tout s’apaise… il n’y a plus qu’une guitare qui joue une mélodie assez angoissante. Et puis soudain l’on comprend. Ce titre est la descente finale, tout once d’espoir ou de raison ayant pris la fuite, le reste s’en va également. Juste de quoi armer et tirer, avant de vraiment partir. Lifelover ne pouvait pas trouver mieux je crois pour terminer cet album. Le meilleur moyen d’apaiser ses crises d’angoisse est encore la fuite.

Un excellent deuxième album, qui si on peut lui reprocher d’être trop proche du précédent n’en possède pas moins sa propre identité. Je me demande simplement maintenant qu’elle sera la suite du groupe, s’ils nous proposeront une musique toujours aussi maladive, et si surtout ils seront amenés à ressortir quelque chose de nouveau. Wait and see.

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