Musique et tergiversation sur tout et rien, surtout rien.

jeudi 26 septembre 2013

2ème jour - Levitation - Le Chabada (ANGERS) - Live Report




La journée commence avec l’annonce de l’annulation de deux groupes, Strangers Family Band et Temples, remplacés par Neue Wild. Cela entraînera également quelques modifications dans l’ordre de passage des groupes.
Globalement, ce second jour sera plus laborieux pour moi : à de nombreuses reprises j’ai simplement décroché des concerts sans parvenir à y revenir pour un second avis. La faute à une organisation « marathon » qui se justifie sans aucun doute mais qui ne facilite pas la vie de nous autres, les spectateurs béotiens. Cela dit, ça n’enlève rien à la qualité de cette deuxième journée comme de l’ensemble du festival. Disons que j’ai été davantage en dilettante pour ce dernier jour. 

On débute les concerts avec Lonely Walk qui du fait des changements de programmation, a eu droit à la grande scène, donc à une bonne sonorisation. Clairement influencé post-punk et dérivé « -wave », le groupe a assuré une prestation honnête, mais qui manquait malheureusement de punch et d’assise scénique (ça manque un peu de maturité quoi), même en tenant compte du style pratiqué qui n’invite pas nécessairement au tremoussage d’arrière-train. Les musiciens me semblaient aussi un peu ailleurs. Malgré tout, ils ont réussi à retenir mon attention jusqu’au bout.

C’est Neue Wilde qui a enchaîné, au pied levé donc, et euh bon, ce n’était pas mauvais, mais je n’ai pas du tout réussi à rentrer dedans. Fougueux et expérimental, mais aussi bordélique, je reconnais tout de même aux zicos leur capacité à transmettre leur plaisir à jouer.

On poursuit avec The UFO Club, avec dedans des vrais morceaux de Christian Bland (The Black Angels) et de Lee Blackwell (Night Beats, le bougre ayant encore cassé une corde sur sa guitare). Très sympa mais sans doute aussi un peu trop proche de leurs groupes respectifs, je n’ai été qu’à moitié convaincu, bien qu’il me soit impossible de les critiquer pour leur prestation réussie. C’est rétro à souhait, bien calibré et rempli de petits délires fun, comme un morceau très influencé par Pulp Fiction, des loups-garous et des ambiances typées ufologie des années 50.

On change de registre avec Mars Red Sky, que j’avais déjà vu au Chabada en 2012, et que j’attendais avec impatience parce que je suis juste fan de leur musique, parfait mélange de son écrasant et tellurique et d’ambiances aériennes, délicates et empruntes d’une douce nostalgie. En live, ça dépote sévère et leur son massif impose leur présence. Je reste toujours dubitatif sur leur façon d’interagir avec le public, qui fait encore très amateur alors qu’ils gagneraient en charisme à la travailler un peu, mais encore une fois je suis tatillon. Donc un set très bien exécuté avec des musiciens bien dans leur musique, deux nouveaux titres présentés, des morceaux déjà cultes qu’il est toujours plaisant de vivre en live. Seul bémol à nouveau… le son, mais je commence à être redondant là, non ?

Hop, on bascule à nouveau dans un registre tout autre puisque c’est Beak> qui prend la relève sur la grande scène, en version intimiste (tous les musiciens sont assis, entourés d’espèces d’écrans qui exposent des images répétitives). Je vous promets que j’ai essayé mais je ne devais décidément pas être d’humeur ce jour là pour découvrir le groupe, parce que je n’ai pas pu accrocher, la faute à un côté trop répétitif. Depuis j’ai visité leur bandcamp et ça commence à être suffisamment intriguant pour que je me penche sérieusement dessus, comme quoi…

C’est au tour de Telescopes de prendre la relève, sans doute le plus vieux groupe du festival puisque leur premier album date de 1989 (quand même !). Je n’avais jamais entendu parler d’eux, mais je dois dire que j’ai plutôt bien accroché, notamment grâce à leur côté shoegaze/noisy tout à fait agréablement irritant (comment ça, c’est contradictoire ?). Il semble qu’ils aient eu des soucis au cours de leur set, notamment le chanteur qui ne parvenait pas à se faire entendre. Rien qui n’ait gâché mon plaisir malgré tout, j’ai même été plutôt très pris dans leur délire noisy (et mes oreilles en sifflaient encore d’admiration après quelques jours…).

Damo Suzuki prend la relève. La particularité de l’artiste est de choisir  sur place les musiciens avec qui il va jouer. Cette fois-ci, ce fut des membres de Beak> et de Dead Skeletons, me semble-il. Le moment fut assez unique, un sorte de pièce psychédélique d’environ une heure, sans pause, où Damo Suzuki déclamait son mantra (répétait-il toujours la même chose ? c’est bien possible), pendant que les zicos imposaient une ambiance incantatoire (était-ce de l’improvisation ou avaient-ils une ligne conductrice tout de même ? Je ne saurais dire). Pour tenter un rapprochement, je dirais volontiers qu’on n’était pas si loin d’un concert de Sunn o))), d’une certaine manière, où le principe de « compos » et de « morceaux » n’a plus vraiment cours et où le son et l’immersion priment. Au final, il en ressort un moment quasi hors-temps, difficile à relier au reste de festival tant la musique était incroyablement intense et profonde.

Forcément, enchaîner avec Elephant Stone n’allait pas de soi. Je dois bien avouer que leur net penchant pop m’a profondément ennuyé et j’ai préféré me retirer pour laisser les amateurs en profiter.
Idem pour Dead Skeletons, visiblement très attendu par certains, mais qui ne m’a pas franchement marqué non plus. Est-ce la fatigue qui a joué contre-moi ? Sans doute. Est-ce mon choix de mettre enfin des bouchons d’oreille afin de reposer un peu mon ouïe avant Dead Meadow qui m’a empêché de rentrer dans leur musique ? Peut-être. Malgré tout, et après avoir écouté un peu leur album après coup, je dois bien dire que je n’accroche pas vraiment à leur semblant de musique incantatoire, qui me semblait plus maniérée que sincère. Mais cela reste un avis personnel.

Le festival se termine avec, excusez du peu, Dead Meadow. Pour le coup je libère mes oreilles de leurs bouchons histoire de profiter du son de la grande salle qui rend tout à fait honneur aux amplis Orange du groupe. Un excellent concert, très bien exécuté, sans fioriture, qui voit passer des morceaux de leur dernier album « Warble Womb » comme des titres plus anciens tirés de leurs précédents opus. On retrouve toute la finesse du groupe, qui oscille sans qu’on s’en rende vraiment compte entre blues/folk, heavy et rock psyché. Les solo de guitare sont tout bonnement excellents, et parviennent toujours à nous accrocher pour nous emmener loin dans une atmosphère enfumée. La salle se vide peu à peu, sans doute à cause du côté répétitif du combo et forcément moins accessible que les Black Angels. Qu’importe, les Dead Meadow nous ont gratifié d’un long set de plus d’une heure et demi, en toute intimité, un peu comme si c’était des amis qui jouaient à la maison. Faut dire qu’on se sent tellement bien avec leur musique.



Ce fut donc un week-end chargé mais tout bonnement excellent, surtout si l’on garde à l’esprit que c’était sans doute la seule occasion européenne de croiser tous ces groupes ensembles. Que cela ait eu lieu à quelques minutes de chez moi, autant dire que j’étais aux anges. Merci au partenariat entre Angers et Austin, merci au Chabada et toute l’équipe pour la gestion de ces deux jours, et bien sûr, merci aux groupes !
Ah oui, et tant que j’y suis, pour l’année prochaine, pourquoi ne pas penser une programmation avec des choses plus variées ? Pourquoi pas du dub, du metal (sisi, le psyché se conjugue très bien au heavy as hell !), de l’électro (oui je sais, il y avait Beak> cette année), des musiques traditionnelles, etc. ? 

1 commentaire:

  1. Moi j'ai bien aimé Beak, leur côté minimaliste, proche de PIL ou du Krautrock. Je me suis barré du concert de Lola Colt, j'ai cru qu'elle allait pleurer tellement c'était triste.

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