Hop, je débarque vers 19h pour sept groupes et un
peu plus de 7h non-stop de musique, armé fébrilement de mon pass deux jours
(non vraiment, je ne regrette pas d’avoir opté pour le festival complet…). Il
fait beau, ce qui laisse présager du meilleur pour la soirée, et franchement ce
n’était pas gagné car toute la semaine avait été plutôt fraiche et humide. Ce
relent d’été n’en est que plus agréable pour appréhender ce festival.
19h15, c’est The
Blondi’s Salvation qui ouvre les festivités avec sa musique aux ambiances
variées, évidemment psychédélique mais nourrie d’influences diverses et
toujours bien venues (à noter, l’utilisation d’un sitar, le seul groupe avec
Elephant Stone a en avoir utilisé). Le groupe est énergique, les musiciens bien
présents et ça se ressent dans leur prestation plutôt efficace, surtout pour
démarrer un tel festival. Je suis tout de même resté un peu sceptique sur les
voix, qui manquaient à mon sens d’un peu de profondeur. Mais globalement, on ne
boude pas son plaisir.
On enchaîne avec Lola Colt, et d’emblé le niveau est élevé. Le groupe est bien calé,
autant au pour ce qui est des compos que de la prestation scénique (un travail
particulièrement appréciable sur les lumières par exemple). Impossible de
passer à côté du chant, clair et puissant, qui dénotera tout à fait avec
l’ensemble des groupes du festival. Musicalement parlant, on lorgne du côté
d’ambiance westernisante, imposant des images musicales tout à fait
intéressantes, quasi épiques. Seul bémol, c’est beaucoup trop propre à mon
goût, trop lisse, trop sage, bref : ça manque de vivant et d’envol. A demi
convaincu donc. A noter la bassiste qui n’a visiblement pas laissé grand monde
indifférent, comme le dira une damoiselle à son amie « je pourrais bien devenir
lesbienne »…
Et ça continue, cette fois-ci avec les teutons de Camera. Pour faire court, je me suis
pris une petite claque, ce qui est sans doute du au contraste avec Lola Colt.
Le trio propose une musique bourrée d’énergie, happante, entêtée, hypnotique,
calme et soudainement agressive, parfois bruitiste. Le tout dans une ambiance
scénique typiquement shoegaze, les yeux rivés au sol. Rah que ça fait du bien
d’avoir un truc un peu plus couillu. A noter le batteur fou, qui n’a pas
vraiment de batterie d’ailleurs : deux caisses claires et un tome qu’il
frappe sans relâche, debout, utilisant un micro et quelques pédales d’effets
pour amener quelques variations. Ah oui, pour remplacer le charley, il a un
tambourin posé de biais au sol, qu’il active avec son pied, quasiment sans
discontinuer. Je n’ose imaginer les mollets de cycliste qu’il faut avoir pour
faire ça… Bon, du coup, je me suis choppé leur album « Radiates ! »
: et ben je confirme la coolitude du groupe, avec les mêmes montées en
puissance typées post-rock, mais avec un côté spatial qui m’avait échappé (du
fait du son de la scène extérieure ?).
Tamikrest
nous offre ensuite un peu de calme et d’exotisme avec son blues touareg nourri
au dub et au psychédélisme, le tout saupoudré d’un message de paix et
d’humanisme. Beau moment mais j’ai un peu décroché, c’est à nouveau trop propre
pour moi. Et sans doute ai-je été trop influencé par un gus notoire
particulièrement « high » et qui n’avait visiblement pas conscience
que tout le monde l’entendait déblatérer ses pensées à voix hautes, y compris
les zicos. Un peu gênant lorsqu’il explique à l’un de ses camarades que le
groupe vient d’au moins 8000 km, « 8000km
de couscous », a-t-il précisé. Oui, c’est un peu raciste, mais je n’ai
pas pu m’empêcher de rire. N’empêche qu’il en tenait une bonne, le bougre. Et
je m’arrête là parce que ça n’a plus rien à voir avec le groupe.
Wall of
Death a ensuite offert un show qui semblait très attendu, à voir le monde
massé devant la petite scène. En même temps, le groupe est produit par les
Black Angels, ce qui octroie forcément un peu de crédit. Mais ça ne sera pas
pour moi cette fois-ci, sans doute ai-je été floué par le son de la petite
scène, mais j’ai eu du mal à entrer dedans, et puis je trouvais ça trop proche
de leur grand frère, justement. Ça ne m’empêche pas de penser que le groupe
aurait eu une tout autre allure sur la grande scène. Mais au vu de leur mise en
scène, sans doute n’était-ce pas justifié. A noter la guest songs avec Alex Maas
et Christian Bland, toujours des Black Angels.
Au tour de Night
Beats maintenant, qui m’intriguait depuis un moment mais que je n’avais
jamais pris le temps d’écouter réellement. Eh bien ce fut encore une belle
surprise pour moi, j’ai franchement bien accroché à leur rock-garage-psyché ultra
énergique et délicieusement rétro, aux ambiances d’arrière-salle des années 50.
Une forte impression notamment du guitariste au charisme certain, surtout quand
il enchaîne les pétages de cordes sur sa guitare et qu’il continue comme si de
rien n’était. Seul bémol, après autant de concert mes souvenirs sont un peu flous
et puis j’étais décidément trop près de la scène pour en profiter pleinement. Quoi
qu’il en soit, les musiciens étaient tous à fond dans leur prestation, ce fut franchement
plaisant. Et « Sonic Bloom », leur second album désormais disponible, est
une petite pépite.
Les Black
Angels clôturent la soirée, après un court temps de changement de plateau
(le seul de la soirée que l’on a eu subir, puisque sinon les groupes alternaient
d’une scène à l’autre). Comme on pouvait s’y attendre, ce fut la grosse
artillerie, le panzer psych-rock, et la foule était bien présente, bien que pas
non plus hystérique. Le show fut carré, efficace, puissant et énergique, avec
un son simplement énormissime (rah ce fuzz de bâtard !). Le set d’environ
1h30, rappel compris, a vu s’enchaîner les tubes, principalement tirés des deux
derniers albums du groupe, mais sans omettre non plus quelques plongés dans les
deux premiers opus du groupe (un « You
on the run » toujours aussi efficace). Au final, on a parfaitement
retrouvé l’énergie du groupe, qui parvient s’y bien à faire du
« psyché-pop », c'est-à-dire à user des codes du psych-rock mais en
les passant au filtre pop, se rendant par la même très accessible. Un très bon
moment malgré la fatigue, et c’est la fin du premier jour.
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