Musique et tergiversation sur tout et rien, surtout rien.

jeudi 26 septembre 2013

1er jour - Levitation - Le Chabada (ANGERS) - Live Report



Hop, je débarque vers 19h pour sept groupes et un peu plus de 7h non-stop de musique, armé fébrilement de mon pass deux jours (non vraiment, je ne regrette pas d’avoir opté pour le festival complet…). Il fait beau, ce qui laisse présager du meilleur pour la soirée, et franchement ce n’était pas gagné car toute la semaine avait été plutôt fraiche et humide. Ce relent d’été n’en est que plus agréable pour appréhender ce festival.
19h15, c’est The Blondi’s Salvation qui ouvre les festivités avec sa musique aux ambiances variées, évidemment psychédélique mais nourrie d’influences diverses et toujours bien venues (à noter, l’utilisation d’un sitar, le seul groupe avec Elephant Stone a en avoir utilisé). Le groupe est énergique, les musiciens bien présents et ça se ressent dans leur prestation plutôt efficace, surtout pour démarrer un tel festival. Je suis tout de même resté un peu sceptique sur les voix, qui manquaient à mon sens d’un peu de profondeur. Mais globalement, on ne boude pas son plaisir.
On enchaîne avec Lola Colt, et d’emblé le niveau est élevé. Le groupe est bien calé, autant au pour ce qui est des compos que de la prestation scénique (un travail particulièrement appréciable sur les lumières par exemple). Impossible de passer à côté du chant, clair et puissant, qui dénotera tout à fait avec l’ensemble des groupes du festival. Musicalement parlant, on lorgne du côté d’ambiance westernisante, imposant des images musicales tout à fait intéressantes, quasi épiques. Seul bémol, c’est beaucoup trop propre à mon goût, trop lisse, trop sage, bref : ça manque de vivant et d’envol. A demi convaincu donc. A noter la bassiste qui n’a visiblement pas laissé grand monde indifférent, comme le dira une damoiselle à son amie « je pourrais bien devenir lesbienne »…

Et ça continue, cette fois-ci avec les teutons de Camera. Pour faire court, je me suis pris une petite claque, ce qui est sans doute du au contraste avec Lola Colt. Le trio propose une musique bourrée d’énergie, happante, entêtée, hypnotique, calme et soudainement agressive, parfois bruitiste. Le tout dans une ambiance scénique typiquement shoegaze, les yeux rivés au sol. Rah que ça fait du bien d’avoir un truc un peu plus couillu. A noter le batteur fou, qui n’a pas vraiment de batterie d’ailleurs : deux caisses claires et un tome qu’il frappe sans relâche, debout, utilisant un micro et quelques pédales d’effets pour amener quelques variations. Ah oui, pour remplacer le charley, il a un tambourin posé de biais au sol, qu’il active avec son pied, quasiment sans discontinuer. Je n’ose imaginer les mollets de cycliste qu’il faut avoir pour faire ça… Bon, du coup, je me suis choppé leur album « Radiates ! » : et ben je confirme la coolitude du groupe, avec les mêmes montées en puissance typées post-rock, mais avec un côté spatial qui m’avait échappé (du fait du son de la scène extérieure ?). 

Tamikrest nous offre ensuite un peu de calme et d’exotisme avec son blues touareg nourri au dub et au psychédélisme, le tout saupoudré d’un message de paix et d’humanisme. Beau moment mais j’ai un peu décroché, c’est à nouveau trop propre pour moi. Et sans doute ai-je été trop influencé par un gus notoire particulièrement « high » et qui n’avait visiblement pas conscience que tout le monde l’entendait déblatérer ses pensées à voix hautes, y compris les zicos. Un peu gênant lorsqu’il explique à l’un de ses camarades que le groupe vient d’au moins 8000 km, « 8000km de couscous », a-t-il précisé. Oui, c’est un peu raciste, mais je n’ai pas pu m’empêcher de rire. N’empêche qu’il en tenait une bonne, le bougre. Et je m’arrête là parce que ça n’a plus rien à voir avec le groupe.

Wall of Death a ensuite offert un show qui semblait très attendu, à voir le monde massé devant la petite scène. En même temps, le groupe est produit par les Black Angels, ce qui octroie forcément un peu de crédit. Mais ça ne sera pas pour moi cette fois-ci, sans doute ai-je été floué par le son de la petite scène, mais j’ai eu du mal à entrer dedans, et puis je trouvais ça trop proche de leur grand frère, justement. Ça ne m’empêche pas de penser que le groupe aurait eu une tout autre allure sur la grande scène. Mais au vu de leur mise en scène, sans doute n’était-ce pas justifié. A noter la guest songs avec Alex Maas et Christian Bland, toujours des Black Angels.

Au tour de Night Beats maintenant, qui m’intriguait depuis un moment mais que je n’avais jamais pris le temps d’écouter réellement. Eh bien ce fut encore une belle surprise pour moi, j’ai franchement bien accroché à leur rock-garage-psyché ultra énergique et délicieusement rétro, aux ambiances d’arrière-salle des années 50. Une forte impression notamment du guitariste au charisme certain, surtout quand il enchaîne les pétages de cordes sur sa guitare et qu’il continue comme si de rien n’était. Seul bémol, après autant de concert mes souvenirs sont un peu flous et puis j’étais décidément trop près de la scène pour en profiter pleinement. Quoi qu’il en soit, les musiciens étaient tous à fond dans leur prestation, ce fut franchement plaisant. Et « Sonic Bloom », leur second album désormais disponible, est une petite pépite.

Les Black Angels clôturent la soirée, après un court temps de changement de plateau (le seul de la soirée que l’on a eu subir, puisque sinon les groupes alternaient d’une scène à l’autre). Comme on pouvait s’y attendre, ce fut la grosse artillerie, le panzer psych-rock, et la foule était bien présente, bien que pas non plus hystérique. Le show fut carré, efficace, puissant et énergique, avec un son simplement énormissime (rah ce fuzz de bâtard !). Le set d’environ 1h30, rappel compris, a vu s’enchaîner les tubes, principalement tirés des deux derniers albums du groupe, mais sans omettre non plus quelques plongés dans les deux premiers opus du groupe (un « You on the run » toujours aussi efficace). Au final, on a parfaitement retrouvé l’énergie du groupe, qui parvient s’y bien à faire du « psyché-pop », c'est-à-dire à user des codes du psych-rock mais en les passant au filtre pop, se rendant par la même très accessible. Un très bon moment malgré la fatigue, et c’est la fin du premier jour.

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